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Votre Dose Quotidienne de Bien-être
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Par Brigitte-Fanny COHEN le 17/06/2019
Chroniqueuse santé
@b_cohen1972
Experte en actu santé, Brigitte-Fanny Cohen rédige chaque jour des chroniques sur les innovations thérapeutiques et les astuces pour venir à bout des maux du quotidien.
Les grasses matinées du week-end seraient néfastes pour la santé, selon une étude récente !
C’est étonnant mais cette étude, publiée dans la prestigieuse revue Current Biology, réalisée par le chercheur en chronobiologie Christophe Depner, est formelle : les grasses matinées du week-end ne seraient pas l’antidote aux nuits trop courtes de la semaine.
Dormir trop pendant son temps libre pourrait même aggraver la situation, pour ceux qui reprennent les mauvaises habitudes de privation de sommeil dès le début de la semaine suivante. Ce chercheur a observé le sommeil de 36 adultes en bonne santé durant trente-six jours. Les volontaires ont été répartis en trois groupes. Le premier a été autorisé à dormir neuf heures par nuit. Un second groupe n'a pu profiter que de cinq petites heures de repos. Enfin, le troisième a alterné : cinq heures par nuit en semaine et sommeil à volonté le week-end.
Les résultats sont sans appel : dans les deux groupes privés de sommeil, on note une augmentation des grignotages, une prise de poids et une sensibilité réduite à l’insuline. Ceux qui avaient droit à deux jours de grasse-matinée ont présenté des signes d'amélioration pendant ce laps de temps, mais tous les avantages ont disparu dès que les nuits courtes ont repris.
Pire : ceux qui alternaient entre nuits courtes et grasses matinées ont enregistré le plus mauvais score pour le métabolisme : les grasses matinées du week-end provoquent en effet une augmentation plus marquée de l'insulino-résistance. En d'autres termes, la capacité de l'organisme à métaboliser et réguler les sucres est réduite. Ce qui peut conduire à des situations de pré-diabète. En cause : le décalage infligé à l'horloge biologique. Un réveil trop tardif empêche l'organisme d'être exposé à la lumière matinale et entraîne ainsi une désynchronisation.
La grasse matinée reste donc un sujet polémique. En effet, d’autres études ont déjà mis en lumière ses effets négatifs sur la santé. En 2015, une enquête américaine réalisée par l’université de Pittsburg en Pennsylvanie affirmait déjà qu’en décalant l’horloge biologique des dormeurs, elle avait tendance à favoriser le diabète et les maladies cardiovasculaires.