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Cancer et sexualité : oser communiquer

Par Nadège Cartier le 07/06/2022


Nadège Cartier

Journaliste santé

Journaliste santé


Pas si simple de vivre une sexualité épanouie alors que la maladie, ses traitements et l’angoisse qu’elle génère affectent le corps et l’esprit. Mais bien souvent, en parler aide à retrouver bien-être et plaisir...

Tendresse, câlins et sexualité ne sont pas interdits lors d’un traitement contre le cancer, au contraire ! L’OMS* affirme d’ailleurs que la santé sexuelle « fait partie intégrante de la santé, du bien-être et de la qualité de vie dans leur ensemble », ce qui exprime qu’elle n’a rien d’anecdotique ou de tabou alors même qu’on lutte contre la maladie. Toutefois, perte de désir, douleurs lors des rapports, sécheresse vaginale ou encore dysfonction érectile peuvent bouleverser l’intimité, parfois durablement. Fort heureusement, des solutions existent. Pour les connaître et se les approprier, il est essentiel de communiquer…

… Avec l’équipe soignante

Parler de la sexualité n’est pas toujours un réflexe pour l’équipe soignante qui s’attarde davantage sur les traitements, leurs modalités et effets secondaires lors des consultations. Pour autant, elle détient toutes les réponses aux questions que les patients peuvent se poser alors il ne faut pas hésiter à la solliciter ! À l’oncologue, au radiothérapeute, au chirurgien ou encore aux infirmières, on peut par exemple demander comment le traitement (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie…) va affecter la sexualité. Ou encore s’il y a des risques à avoir des rapports sexuels à telle ou telle période du protocole ? Bien sûr, la douleur, les saignements, les pannes d’érection, etc., lors de l’acte lui-même doivent être abordés sans crainte pour trouver des solutions. Médicaments, lubrifiants, hormonothérapie locale… apportent alors une aide efficace !

… Avec sa moitié

La communication dans le couple est primordiale durant cette période particulière. Parfois, on parle de ses difficultés… et ça va déjà mieux ! En effet, le(a) chéri(e) n’est pas toujours bien informé(e) des changements/désagréments occasionnés par la maladie et ses traitements. Le fait d’avoir « moins envie » est par exemple fréquent lors d’une hormonothérapie, de même que la sécheresse vaginale qui occasionne des douleurs lors de la pénétration. Après une tumorectomie ou une mastectomie, nombreuses sont les femmes également à craindre les caresses au niveau des seins. Et suite à une chirurgie de la prostate, il n’est pas rare de ne plus arriver à avoir d’érection… Autant de situations qui, lorsqu’elles sont évoquées avec son (sa) partenaire, sont d’autant mieux acceptées et mieux vécues. Certains couples décident alors de prendre le temps qu’il faut sans pression, d’autres misent sur les massages, les caresses, la sensualité pour se retrouver. D’autres encore n’hésitent pas à évoquer leurs soucis avec un professionnel pour lever les blocages…

… Avec un psy, un sexologue

Lorsque la dysfonction érectile persiste et signe ou que l’on n’arrive pas à aimer son corps avec ses cicatrices, l’écoute et les conseils délivrés par les spécialistes sont précieux pour parvenir peu à peu à se réapproprier son corps. Au fil des entretiens, on retrouve confiance, estime de soi, bien-être physique et psychique : les leviers essentiels d’une sexualité heureuse.
Plus d’infos. Pour aider les patients à vivre le mieux possible leur sexualité à cette période particulière, la Fondation pour la recherche sur le cancer a édité un livret très complet sur le sujet. À télécharger en ligne gratuitement :
https://www.fondation-arc.org/support-information/livret-preserver-sexualite

*Organisation mondiale de la santé.


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