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ARTICLE

Cancers : les promesses de l’immunothérapie

Par Véronique Aïache le 27/01/2022


Véronique Aïache

Journaliste spécialisée dans le bien-être

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Parmi les cellules qui constituent notre système de défense, celles répondant au nom de « cellules tueuses naturelles » sont chargées de détruire leurs homologues qui sont infectées par un virus ou qui présentent une quelconque anomalie. Appelées Lymphocytes T Killer – ou cytotoxiques – dans un langage scientifique, elles ne sont cependant pas parées à toutes épreuves. Il arrive en effet que certaines cellules déviantes se montrent plus résistantes que d’autres et parviennent à passer entre les mailles du filet immunitaire. Altéré par la répétition d’agressions extérieures (tabac, alcool, soleil, radiations…) ou par une prédisposition génétique, leur ADN s’est en effet transformé au point de les rendre invincibles et surtout immortelles. Programmées comme n’importe quelle autre cellule pour se multiplier, les « mutantes » se dupliquent alors à l’infini et finissent par former une tumeur susceptible d’engager le pronostic vital. 


La riposte médicale


Partant du constat que le système immunitaire est a priori équipé pour détruire les cellules cancéreuses, la science du XIXe siècle a été la première à avoir l’idée de le mettre à profit pour combattre la maladie. Deux siècles de progrès ont cependant été nécessaires pour élaborer la thérapie. Appelé immunothérapie, le traitement consiste à supprimer les freins moléculaires qui empêchent les « cellules tueuses naturelles » de faire leur travail. Concrètement, il s’agit de renforcer les capacités anti-tumorales des lymphocytes T pour les aider à neutraliser les cellules défaillantes. Pour ce faire, des anticorps monoclonaux sont produits en laboratoires, puis injectés en intraveineuse aux patients selon le même procédé que la chimiothérapie. 


L’immunothérapie pour qui ? 


En théorie, ce traitement révolutionnaire a l’air simple et ressemble à une panacée multi-cancer. En pratique, seulement de 20 à 30% des patients répondent positivement à cette option médicale. Même si, du haut de sa décennie d’application, l’immunothérapie reste des plus prometteuse, y compris sur des cas pronostiqués incurables, elle n’est à ce jour pas encore radicale sur tous les cancers. « C’est sur le mélanome cutané qu’elle marche le mieux, précise le professeur Christophe Le Tourneau, chef du Département d’Essais Cliniques Précoces de l’Institut Curie. Un patient sur deux répond. On compte 20 à 30% de réussite dans les cancers du poumon, et 10 à 20% dans à peu près tous les autres cancers». Par ailleurs, proposée seule ou en complément d’une chimiothérapie, l’immunothérapie se révèle probante surtout chez les patients en récidive ou avec des métastases, c’est-à-dire quand la tumeur d’origine s’est propagée dans l’organisme.  


Moins de récidives et d’effets secondaires


Si l’immunothérapie n’en est encore qu’à ses débuts, on lui prédit un avenir plein de promesses car elle présente déjà aujourd’hui de nombreux avantages : « Elle est beaucoup mieux tolérée que les autres traitements, souligne le professeur Le Tourneau. Elle déclenche en effet trois fois moins d’effets secondaires que la chimiothérapie, même si parfois le système immunitaire s’affole un peu et provoque des réactions auto-immunes ». 


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