Apnées du sommeil : les dangers de la somnolence

Une campagne de sensibilisation, menée par Alliance Apnées du Sommeil, lance l’alerte et incite à consulter.

Selon la Haute Autorité de Santé, 3 millions de Français souffrent du syndrome d’apnées du sommeil : des pauses respiratoires fréquentes et anormales (apnées) au cours du sommeil, dues la plupart du temps à un relâchement des muscles du pharynx et au blocage total ou partiel de la respiration. Ces pauses entraînent une baisse du niveau d’oxygène dans le sang, des micro-éveils répétés et une fragmentation du sommeil : d’où une fatigue et une somnolence, souvent importantes, dans la journée. Ce qui augmente le risque d’accidents domestiques, du travail et de la route : cinq fois plus, pour ce dernier risque, que dans la population générale.

Somnolence résiduelle

Attention, il ne faut pas confondre somnolence et fatigue. « La fatigue correspond à la difficulté à maintenir une performance, elle se manifeste par des douleurs musculaires, le regard fixe, une raideur de la nuque. La somnolence, c’est la difficulté à rester éveillé, avec un risque d’endormissement important ; elle est due à un manque ou une mauvaise qualité de sommeil. Son seul traitement naturel, c’est de dormir, tandis que la fatigue sera corrigée par du repos », avertit le Dr Marc Sapène, président d’Alliance Apnées du Sommeil. Le traitement de référence des apnées consiste à appliquer une ventilation en pression positive continue (PPC) pendant la nuit : cela permet d’éviter les pauses respiratoires, de réduire la fatigue et la somnolence. Cependant 13 % des patients restent somnolents malgré un traitement bien conduit. On parle alors de somnolence résiduelle, souvent associée à une irritabilité ou encore à une baisse de la libido, et dont les conséquences sur les plans social, familial et professionnel ne sont pas à négliger. « Il est essentiel que les personnes touchées consultent leur médecin dès les premiers signes : fatigue excessive, endormissements en pleine journée … Autant de troubles qui engendrent des risques majeurs et multiples, notamment sur la route. Leur prise en charge représente un enjeu de santé publique », insiste le Dr Sapène. Il est donc fondamental d’améliorer le diagnostic et la prise en charge des patients concernés.