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Mieux dépister l’endométriose

Par Brigitte Fanny COHEN le 29/06/2023


Brigitte Fanny COHEN

Chroniqueuse santé

Experte en actu santé, Brigitte-Fanny Cohen écrit chaque jour des chroniques sur les innovations thérapeutiques et les astuces pour venir à bout des maux du quotidien.


Selon une étude publiée dans la prestigieuse revue scientifique The New England Journal of Medicine, un nouveau test salivaire a été validé comme outil diagnostique pour l’endométriose.

En France, 2,5 millions de femmes souffrent d’endométriose. Cette maladie se manifeste principalement par des douleurs pendant les règles et les rapports sexuels, au point que certaines renoncent à leur vie intime ou sont obligées d’accumuler les arrêts de travail chaque mois. L’endométriose est provoquée par la présence anormale d’endomètre –le tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus- en dehors de la cavité utérine. Normalement, il se développe tout au long du cycle menstruel et s’élimine naturellement au moment des règles, en l’absence de grossesse. Plusieurs enquêtes ont montré que les femmes attendent en moyenne 7 ans avant d’obtenir le bon diagnostic : un temps perdu inestimable avant de recevoir un traitement approprié. Le plan national de lutte contre l’endométriose prévoit de mieux les prendre en charge, grâce à des centres experts sur tout du territoire, et un diagnostic rapide.

Une nouvelle ère dans le diagnostic

En collaboration avec cinq centres hospitaliers français spécialistes de l’endométriose, une start-up a élaboré un test salivaire, basé sur le séquençage haut-débit et l’intelligence artificielle. Son nom : Endotest®. « Il est très simple et non invasif : la patiente doit cracher dans un tube à essai, le mettre dans une enveloppe destinée à un laboratoire spécialisé. Dans la salive, on a pu identifier 109 biomarqueurs (des microARN) impliqués dans l’endométriose, permettant ainsi une signature de la maladie. On est à l’aube d’une nouvelle ère dans le diagnostic de l’endométriose », affirme le le Pr Philippe Descamps, chef du service de gynécologie-obstétrique au CHU d’Angers et Responsable du Centre Expert EndoRef Angers. En effet, une nouvelle étude confirme la grande efficacité, avec une sensibilité et une spécificité supérieures à 95 %, ce qui en fait aujourd’hui le seul outil diagnostique non invasif. Outre son intérêt pour bénéficier rapidement d’un traitement de la maladie, il permet aussi d’identifier, sans perte de temps, cette cause majeure d’infertilité et proposer une prise en charge adaptée. Ce test devrait être disponible d’ici la fin de l’année.


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