Endométriose : vers un diagnostic plus précoce

Du 4 au 10 mars a lieu la semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose.

Début 2022, le Président de la République annonçait une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. Décision importante ! En effet, cette maladie était souvent mal diagnostiquée et mal prise en charge, impactant la qualité de vie et le quotidien de plus de deux millions de femmes en France. Concrètement des fragments d’endomètre - la muqueuse de l’utérus - se développent de façon anormale en dehors de cet organe. Ils réagissent aux fluctuations hormonales du cycle menstruel, provoquant des inflammations, des saignements… « Comme ils saignent tous les mois pendant les règles, ils entraînent des douleurs spontanées pendant ces menstruations ou pendant les rapports sexuels, et peuvent aboutir à la création de kystes sur les ovaires, ou de nodules au niveau du rectum ou de la vessie», explique le Pr Philippe Descamps, chef du service de gynécologie-obstétrique au CHU d’Angers et Responsable du Centre Expert EndoRef Angers.

Une signature de la maladie

Le parcours de soins de ces femmes est souvent complexe, avec des retards de diagnostic de 7 ans en moyenne. C’est pourquoi le plan national de lutte contre l’endométriose prévoit de placer la France aux avant-postes de la recherche et de l’innovation, avec cet objectif de mieux prendre en charge les patientes. Il propose aussi de garantir un diagnostic rapide et l’accès à des soins de qualité sur l’ensemble du territoire grâce à des centres de référence et d’expertise. Ce diagnostic pourrait également être facilité par un test salivaire, mis au point par une start-up française, basé sur le séquençage haut-débit et l’intelligence artificielle. « Dans la salive, on a pu identifier 109 biomarqueurs impliqués dans l’endométriose, permettant ainsi une signature de la maladie. Plusieurs études ont été publiées dans des revues prestigieuses : la fiabilité de ce test est exceptionnelle avec une sensibilité de 97% et une performance diagnostique supérieure à 98% », affirme le Pr Descamps. Des campagnes de grande ampleur devraient aussi mieux sensibiliser à cette maladie et faciliter son dépistage.