Cœur des femmes : mieux connaître les signes d’alerte

Contrairement à une croyance toujours tenace, ces maladies ne sont plus réservées aux hommes.

Chaque jour, les maladies cardiovasculaires tuent 200 femmes en France. Six fois plus que le cancer du sein et dix fois plus que les accidents de la circulation. Un constat alarmant d’autant plus que les femmes ne se sentent pas concernées par ces pathologie. « C’est d’ailleurs ce qui explique de nombreux retards de diagnostic et de prise en charge. Elles consultent peu souvent un cardiologue. Et donc sont insuffisamment dépistées. Pourtant, 8 accidents cardio-vasculaires sur 10 sont évitables avec une information, une éducation à la santé et un dépistage dédié », affirme le Pr Claire Mounier-Véhier, cardiologue au CHU de Lille et présidente de l’association Agir pour le cœur des femmes.

Trois signes atypiques

La liste des facteurs de risque est longue : tabac, stress, charge mentale, précarité, sédentarité, alimentation déséquilibrée, surpoids, obésité, diabète mais aussi contraception inappropriée, grossesses de plus en plus tardives, endométriose, ménopause… Attention particulièrement à l’infarctus du myocarde: certains symptômes diffèrent dans les deux sexes. Il faut donc les connaître, d’autant plus qu’en 2021 en France, 16 001 personnes sont mortes d’un infarctus, dont 42 % de femmes. « Près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un infarctus du myocarde n’ont pas ressenti les symptômes classiques chez les hommes : douleur dans la poitrine irradiant le bras gauche et la mâchoire. Les femmes doivent s’alerter face à trois signes atypiques : la sensation d’épuisement, l’essoufflement à l’effort et les nausées », indique la Fédération Française de Cardiologie. En revanche, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) se manifestent de façon similaire dans les deux sexes. Dans la majorité des cas, un dépistage et une prise en charge des facteurs de risque, ainsi que l’adoption d’une meilleure hygiène de vie, permettent d’éloigner ces maladies.