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Maladies cardiovasculaires : gare au cœur fragile des femmes !

Par Nadège Cartier le 08/07/2022


Nadège Cartier

Journaliste santé

Journaliste santé


Si les maladies cardiovasculaires sont en baisse, tous âges et sexes confondus, elles demeurent la première cause de mortalité chez les femmes, fragilisées à certaines périodes de leur vie.

Sédentarité, tabac, stress, surpoids, hypertension mais aussi alcool et précarité font grimper le risque cardiovasculaire des femmes. Sans compter que leurs artères plus fragiles, leur tension artérielle qui grimpe vite après 45 ans, leurs symptômes souvent atypiques, un dépistage et une prévention longtemps laissés de côté, constituent un dangereux cocktail. Résultat : les femmes meurent plus de maladies cardiovasculaires que les hommes et représentent 54 % des 147 000 décès cardiovasculaires annuels…, soit 200 décès par jour*. La solution ? Adopter une meilleure hygiène de vie et être vigilante à certaines périodes de sa vie hormonale. Par exemple...

… Lors du choix de la contraception

Les œstrogènes de synthèse de la pilule, du patch cutané et de l’anneau contraceptif augmentent le risque cardiovasculaire et ce, plus encore si la patiente fume. Au moment de prendre une première contraception, lors d’un renouvellement ou d’un changement de mode contraceptif, il faut parler des facteurs de risque cardiovasculaire (mode de vie, antécédents familiaux, tabac…) avec son médecin. On sait par exemple que, après 35 ans, l’association contraception œstroprogestative-cigarette multiplie par 50 le risque d’infarctus du myocarde et doit être évitée en privilégiant un autre type de contraception.

… Lors de la grossesse

Cette période heureuse peut parfois révéler des pathologies cardiovasculaires, le cœur fonctionnant en surrégime pour alimenter le placenta et nourrir le fœtus. Hypertension artérielle, diabète gestationnel ou prééclampsie dépistés alors doivent conduire à un suivi rigoureux sur le long terme, car ils sont des marqueurs précoces de risque cardiovasculaire.

… Lors de la ménopause

Elle augmente le risque de prise de poids, de diabète, d’hypertension, de cholestérol et de maladie athéromateuse lorsque le cholestérol en excès s’agglutine sur la surface interne des parois veineuses. Là encore, une hygiène de vie rigoureuse et un dépistage régulier font la différence. On le sait, le traitement hormonal de la ménopause (THM) est contre-indiqué en cas d’antécédent d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral, de phlébite ou d’embolie pulmonaire, de diabète ancien, d’hypertension artérielle compliquée, de troubles lipidiques non contrôlés… Cependant, instauré avec des œstrogènes naturels transcutanés (gel) et de la progestérone naturelle (et non de synthèse), un THM n’augmente pas le risque cardiovasculaire s’il est initié dans les 5 ans après l’arrêt des règles chez une femme de moins de 60 ans. Toutefois, un bilan des risques cardiovasculaires et métaboliques, réévalué tous les ans et assorti d’un suivi cardiovasculaire et gynécologique régulier, s’impose.

*Source : Santé publique France, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, nov 2019.


Un bus pour se faire dépister
Fondé par Thierry Drilhon, ex-directeur de la Fédération française de cardiologie, et par le Pr Claire Mounier-Véhier, cardiologue et médecin vasculaire au CHU de Lille, le « Bus du cœur » reprendra la route, dès septembre 2022, pour un dépistage gratuit organisé dans une vingtaine de villes françaises. Il cible notamment les femmes en situation de vulnérabilité, les difficultés sociales étant un facteur important de risque cardiovasculaire.
Plus d’infos. Agirpourlecoeurdesfemmes.com


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