Utérus : 3ème greffe réussie en France et 3 bébés en bonne santé.

La transplantation d’utérus est le nouvel espoir des femmes souffrant du syndrome MRKH, qui les prive d’utérus dès la naissance. Cette greffe hors du commun permet aussi de donner la vie.

MRKH : Mayer Rokitansky Küster Hauser. C’est le nom de cette pathologie qui signe l’absence d’utérus, ce nid douillet indispensable pour porter un bébé. Une femme sur 4500 naît avec cette malformation. C’est le cas de Déborah. A 17 ans, elle reçoit ce diagnostic comme une fatalité : elle n’aura jamais d’enfant. Mais quelques années plus tard, sa détermination la pousse à entrer dans un essai clinique mis en place par le Pr Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie-obstétrique et d’AMP à l’hôpital Foch à Suresnes (92). Ce dernier a mené de longues années de recherches sur la transplantation utérine avec un chirurgien suédois. En effet, en 2014, et pour la première fois dans l’histoire, le Pr Mats Brännström et son équipe parviennent, avec succès, à mettre au monde un bébé, après une greffe d’utérus de donneuse vivante.

Plus de 50 bébés

En France, le 31 mars 2019, Déborah reçoit l’utérus, offert par sa maman. La greffe est une réussite et permet un transfert d’embryon le 17 Juillet 2020. Puis l’arrivée de Misha le 12 février 2021, premier bébé français à naître après une greffe utérine. Le 17 février 2023 Maxine, la petite sœur de Misha, voit le jour. Fin 2023, une troisième greffe de ce type est réalisée à l’hôpital Foch et un troisième bébé naît issu de cette technique. Aujourd’hui, plus d’une centaine de greffes utérines ont été réalisées dans le monde. Plus de 50 bébés sont nés, dont trois en France. «La greffe d’utérus offre une alternative à la GPA, non autorisée en France. Attention : même si cette intervention est en passe de rentrer dans la pratique clinique, elle restera exceptionnelle», souligne le Pr Ayoubi. Un véritable espoir pour des milliers de femmes à travers le monde.