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Guérir la vieillesse ?

Par Brigitte Fanny COHEN le 28/11/2022


Brigitte Fanny COHEN

Chroniqueuse santé

Experte en actu santé, Brigitte-Fanny Cohen écrit chaque jour des chroniques sur les innovations thérapeutiques et les astuces pour venir à bout des maux du quotidien.


La vieillesse est-elle une maladie comme une autre, dont on pourra un jour guérir ? La question fait débat.

Bien sûr, il ne s’agit pas de viser l’immortalité mais d’allonger l’espérance de vie en bonne santé. « J’en suis convaincu, comme d’autres scientifiques qui travaillent sur ce sujet. Cela ne veut pas dire qu’on ne mourra plus. Mais tous les maux liés à l’âge seront un jour éradiqués. Les diverses stratégies, qui existent déjà pour prévenir les maladies liées à l’âge, indiquent qu’on va rester plus jeune plus longtemps : on peut retarder l’apparition de la vieillesse », analyse Jean-Marc Lemaître directeur de recherches à l’Inserm, co-directeur de l’Institut de médecine régénératrice et biothérapies de Montpellier, et auteur de ce livre au titre provocateur : « Guérir la vieillesse »*.

Une gériatrie 2.0

Cette approche révolutionnaire demande aux soignants de porter un nouveau regard sur l’avancée en âge, et de ne plus attendre la maladie pour intervenir. « Si l’on veut guérir la vieillesse, il faut mettre en place une gériatrie 2.0 et il faut que l’évaluation de l’âge biologique devienne une routine médicale », souligne Jean-Marc-Lemaître. En effet, l’âge biologique est le pivot de cette médecine de demain : il peut être différent de l’âge chronologique, celui qui s’inscrit sur notre carte d’identité. On peut aujourd’hui l’évaluer grâce à des analyses génomiques, en particulier en mesurant la longueur des télomères, les extrémités de nos chromosomes. « Déjà des études sont en cours et indiquent que certains médicaments semblent prometteurs pour prolonger l’espérance de vie : la metformine, un antidiabétique déjà couramment utilisé, ou les dérivés de la rapamycine, stimulant l’autophagie, un mécanisme cellulaire permettant de « nettoyer » la cellule. Mais aussi des molécules sénolytiques pour détruire les cellules sénescentes qui, en s’accumulant dans l’organisme, le font vieillir. Sans oublier la reprogrammation des cellules vieillissantes… » affirme Jean-Marc Lemaître qui conclue : « nous ne sommes pas loin du but ! »

* éditions HumenSciences


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