Eczéma : agir contre l’isolement et le découragement

La troisième journée nationale de l’eczéma a lieu le 3 juin. L’occasion d’informer sur la maladie et de lutter contre le découragement qui envahit de nombreux patients.
Démangeaisons intenses, douleurs, infections répétées, manque de sommeil, stress, honte... Plus de 2,5 millions de Français de tous âges sont concernés par cette maladie chronique cutanée. L’eczéma s’affiche sur la peau et isole, mais il n’est pas contagieux. Il existe trois formes très fréquentes : la dermatite atopique, l’eczéma de contact, et l’eczéma chronique des mains. Tous les gestes de la vie quotidienne sont dictés par les exigences de la pathologie, si bien qu’au fil des années, l’eczéma épuise les patients, autant physiquement que psychologiquement. Lassés par récidives de cette maladie et le regard des autres, nombreux sont ceux qui finissent par perdre espoir de maîtriser leur eczéma et mener un jour une vie normale! Découragés, ils abandonnent le « combat » contre la maladie, qui, pourtant, nécessite des soins quotidiens au risque de s’aggraver.

Impasse thérapeutique

« En cas de poussée d’eczéma, autrement dit, en cas de crise inflammatoire, les traitements de première intention sont les dermocorticoïdes qui ont un effet anti-inflammatoire local. Peuvent s’y ajouter des immunosuppresseurs topiques (Tacrolimus), notamment pour les lésions au niveau du visage. Une fois l’inflammation maîtrisée, l’hydratation de la peau à base d’émollients permet de reconstruire et de protéger la barrière cutanée », explique le Pr Jean-David Bouaziz, dermatologue à l’hôpital Saint-Louis. Les patients souffrant d’un eczéma atopique sévère, auparavant en impasse thérapeutique, bénéficient aujourd’hui de biothérapies efficaces. « Ces traitements sont relativement bien tolérés avec un bénéfice/risque favorable, et des effets indésirables (inflammation oculaire notamment) qui peuvent être maîtrisés le plus souvent. En mars 2023, un essai clinique consacré au Dupilumab pour soulager l’eczéma des mains et des pieds, particulièrement difficile à soigner, a fourni des résultats prometteurs », précise le Pr Bouaziz. Les patients ont donc toutes les raisons de ne pas baisser les bras !