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Loi de bioéthique : quoi de neuf ?

Par Brigitte-Fanny COHEN le 04/07/2022


Brigitte-Fanny COHEN

Chroniqueuse santé

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Mesure phare de la révision de la loi relative à la bioéthique : la procréation médicalement assistée (PMA) est élargie aux couples de femmes et aux femmes célibataires.

C’est la grande réforme sociétale du premier quinquennat d’Emmanuel Macron : la PMA pour toutes a donc été adoptée et cette réforme autorise les femmes seules et les couples de femmes à accéder au don de sperme. Une avancée pour tous ceux qui la souhaitaient. Dans la pratique, ces candidates à la PMA devront sans doute s’armer de patience. « La loi crée une extension des demandes, et donc un embouteillage. Il faut entre 18 mois et deux ans avant d’obtenir la première insémination ou FIV avec un don de sperme. Plus les femmes attendent, plus elles prennent de l’âge et moins les chances de succès sont grandes, ce qui favorise le tourisme médical », analyse le Pr René Frydman, gynécologue, spécialiste de la reproduction, à l’hôpital Foch. En effet, dans les pays où les donneurs sont rémunérés et les paillettes facturées, les procédures sont plus rapides. « En France, il faudrait trouver un moyen de mobiliser les donneurs autrement. Et augmenter le nombre de CECOS ou mieux les centres à activité de conservation. Rien qu’à Paris, il en faudrait le double », souligne le Pr Frydman.

La levée de l’anonymat

Autre nouveauté : l’autoconservation des ovocytes, pour des raisons sociétales et non médicales. Les femmes seules vont donc pouvoir augmenter leurs chances d’avoir un bébé, si elles congèlent à temps leurs cellules reproductives, en attendant de rencontrer l’heureux papa. « L’autoconservation d’ovocytes est possible entre 29 et 37 ans mais il faut un bilan pour apprécier la fertilité : si tout est normal, on peut proposer un report de l’autoconservation. Si la fertilité décline, on peut proposer un accélération de cette démarche. Là aussi on est confronté à un embouteillage. Seuls les CECOS ont un agrément pour l’autoconservation à but sociétal. Il faut ouvrir l’offre », précise le Pr Frydman. Autre changement à souligner : la levée de l’anonymat pour le don de gamètes. A sa majorité, l’enfant né ainsi pourra connaître l’identité partielle ou totale du donneur. Il pourra aussi demander à le rencontrer.

Brigitte Fanny COHEN


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