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Mois sans tabac : sevrage ou réduction des risques ?

Par Brigitte Fanny COHEN le 27/10/2023


Brigitte Fanny COHEN

Chroniqueuse santé

Experte en actu santé, Brigitte-Fanny Cohen écrit chaque jour des chroniques sur les innovations thérapeutiques et les astuces pour venir à bout des maux du quotidien.


Le 1er novembre marque le lancement de la 8ème édition du « Mois Sans Tabac », une campagne nationale d’aide à l’arrêt du tabagisme. Ne plus fumer, c’est l’idéal mais vapoter suscite aussi l’intérêt des addictologues.

Chaque année en France, 75 000 décès sont dus au tabac : la prise en charge des addictions est donc un enjeu majeur de santé publique. C’est pourquoi la campagne de prévention « Mois Sans Tabac » incite les fumeurs à arrêter, tous ensemble, pendant 30 jours, au mois de novembre. Pour participer au défi et bénéficier des outils d’aide au sevrage, les participants doivent s'inscrire avant le 1er novembre sur le site #MoisSansTabac. Mais briser une addiction n’est pas simple. Beaucoup ont envie d’arrêter de fumer mais n’y arrivent pas. En septembre, la note scientifique de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques a retenu l’attention de nombreux médecins addictologues. Un note intitulée « Nouveaux produits du tabac ou à base de nicotine : lever l’écran de fumée ».

Sortir de la tyrannie de l’idéal

En effet, elle propose de mieux évaluer les alternatives à la cigarette : cigarettes électroniques, tabac chauffé, tabacs à mâcher ou à priser, sachets de nicotine… « Face aux difficultés des patients à arrêter, malgré le remboursement des substituts nicotiniques, on doit sortir de la tyrannie de l’idéal. Tout le monde ne parvient pas à l’abstinence. Dans ce cas, il vaut mieux réduire les risques que de ne rien faire. D’ailleurs cette stratégie a montré son efficacité pour les automobiles. On ne dit pas : arrêter de conduire ! Mais les limitations de vitesse, les contrôles sur les routes et le port de la ceinture de sécurité ont amélioré la situation : 3000 morts en 2022 sur les routes, c’est mieux que 18 000 en 1980 », affirme le Dr William Lowenstein, président de SOS Addictions. Reste à bien évaluer les alternatives à la cigarette. Déjà, il y a un an, la revue scientifique Cochrane affirmait, en conclusion d’une étude : « Les cigarettes électroniques avec nicotine peuvent aider les personnes à arrêter de fumer pendant au moins six mois. Il existe des données probantes suggérant qu'elles fonctionnent mieux que les thérapies de substitution nicotinique, et probablement mieux que les cigarettes électroniques sans nicotine. Elles pourraient être plus efficaces que l'absence de soutien ou que le soutien comportemental seul ». Un constat encourageant pour ceux qui n’arrivent pas à écraser leur dernière cigarette! Mais il faut mener d’autres études pour pouvoir confirmer cette stratégie de réduction des risques qui pourrait aider de nombreux fumeurs.


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