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Votre Dose Quotidienne de Bien-être
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Par Brigitte Fanny COHEN le 17/04/2023
Chroniqueuse santé
Experte en actu santé, Brigitte-Fanny Cohen écrit chaque jour des chroniques sur les innovations thérapeutiques et les astuces pour venir à bout des maux du quotidien.
La prescription de psychotropes concerne « des dizaines de milliers » d’enfants et d’adolescents âgés de 6 à 17 ans, d’après un rapport choc du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA).
Ces chiffres font froid dans le dos : entre 2014 et 2021, la consommation de psychotropes chez l’enfant et l’adolescent a augmenté de 48,54% pour les antipsychotiques, 62,58% pour les antidépresseurs, 78,07% pour les psychostimulants, 155,48% pour les hypnotiques et sédatifs… « Ce phénomène de sur-médication ne concerne pas des cas isolés mais bien des dizaines de milliers d’enfants. Ces niveaux d’augmentation sont sans commune mesure (2 à 20 fois plus élevés) avec ceux observés au niveau de la population générale. Les enfants sont donc nettement plus exposés que les adultes à la souffrance psychique et aux difficultés psychologiques, mais aussi à la médication », souligne le HCFEA.
Sonnette d’alarme
Pourquoi les jeunes sont-ils en proie à cette souffrance psychique grandissante ? Plusieurs explications sont avancées par les professionnels de santé : la crise sanitaire et les différents confinements, la guerre en Ukraine, l’éco-anxiété, les crises économiques et les inégalités sociales… Parallèlement, dans un autre rapport, la Cour des Comptes tire la sonnette d’alarme : la France manque cruellement de pédopsychiatres et de psychologues, avec de fortes inégalités territoriales, malgré la mise en place du dispositif MonPsy : une mesure phare des Assises de la santé mentale, en 2021, voulue par le Président de la République. Actuellement les consultations en centre médico-psychologique sont saturées : il faut entre 6 et 18 mois pour obtenir un rendez-vous. « Faute de spécialistes, la majorité des consultations de l’enfant est réalisée par le médecin généraliste. La situation de la médecine scolaire, de la PMI et de l’ensemble des acteurs du champ médicosocial est très altérée et ne permet plus d’assurer les missions de service public d’accueil et de suivi de l’ensemble des enfants et des familles », déplore le HCFEA. Ce dernier recommande de renforcer considérablement les moyens structurels dédiés à la santé mentale de l’enfant et de l’adolescent. Sera-t-il entendu ?