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Restriction calorique : l’espoir de retarder le vieillissement chez l’homme

Par Brigitte-Fanny Cohen le 10/03/2022


Brigitte-Fanny Cohen

Chroniqueuse santé

Experte en actu santé, Brigitte-Fanny Cohen rédige chaque jour des chroniques sur les innovations thérapeutiques et les astuces pour venir à bout des maux du quotidien.


Que se passerait-il si nous consommions moins de calories chaque jour ? Pourrions-nous augmenter notre espérance de vie ? De nombreuses études scientifiques, essentiellement réalisées sur des animaux, suggèrent que la restriction calorique   ralentit le métabolisme et réduit le stress oxydatif qui favorise les maladies liées à l’âge et le vieillissement. Une étude de l'université de Yale (USA), publiée le 11 février 2022 dans la revue Science, vient de démontrer les effets positifs de la restriction calorique chez l'être humain. Elle a été menée pendant deux ans sur 200 personnes : la moitié d’entre elles devait continuer à se nourrir sans rien changer à ses habitudes, l’autre moitié devait réduire ses apports caloriques d’environ 14%. Les scientifiques ont étudié le thymus, une glande qui produit les lymphocytes T, des globules blancs très impliqués dans notre défense contre les virus et les bactéries. Au bout de deux ans, le thymus de ceux qui avait observé une restriction calorique avait moins vieilli et produisait plus de lymphocytes T. 


Des dizaines de milliers de mutations 


Manger moins permettrait-il donc de ralentir le vieillissement biologique ? Difficile de l’assurer aujourd’hui pour l’homme, après une étude réalisée sur seulement 200 volontaires. Mais cela a été démontré chez le singe. Lorsqu’on l’empêche de se nourrir à volonté, l’organisme du primate réagit comme si on le mettait dans une situation d’hostilité : ce qui freine son métabolisme. « En conséquence, son corps peut davantage se focaliser sur la réparation de son ADN. En l’espace de 24 heures, nos cellules subissent des dizaines de milliers de mutations qui sont réparées en permanence. Au fur et à mesure que l’on vieillit, on répare de moins en moins bien : c’est ainsi que, dépassé un certain âge, on développe des cancers et d’autres maladies… En théorie, si vous augmentez votre capacité à réparer l’ADN, vous freinez le vieillissement », indique le Pr Patrick Berche, microbiologiste. L’équation « je mange moins donc je vis plus » paraît simpliste aux yeux de certains scientifiques. Il faudra donc réaliser des études de plus grande envergure sur l’homme pour affirmer que la restriction calorique prolonge l’espérance de vie.



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