Dents bien brossées, déclin cognitif évité ?

Contre la démence et ses dérivés, l’hygiène bucco-dentaire a semble-t-il la dent dure. C’est du moins ce que révèle une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Geriatrics Society.

Ce sont les scientifiques qui le disent. Se brosser soigneusement les dents après chaque repas n’évite pas seulement les caries ou la mauvaise haleine. Bien plus important qu’il n’en a l’air pour l’ensemble du métabolisme, ce rituel d’hygiène préserve des maladies parodontales mais aussi du déséquilibre du microbiote intestinal, de certaines pathologies cardiaques, voire du diabète de type 2. Si plusieurs études ont permis d’aboutir à ces conclusions, celle récemment menée par une équipe de chercheurs finlandais ajoute une ligne à la liste des bienfaits de l’hygiène bucco-dentaire : elle diminue les risques de déclin cognitif et de démence. Pour émettre l’hypothèse que la santé de notre cerveau passait aussi par celle de nos quenottes, les chercheurs ont décortiqué 47 études mondiales menées sur la dégénérescence de notre matière grise. Le résultat laisse à penser que négliger sa santé bucco-dentaire augmenterait de 21% le risque de démence, à commencer par la maladie d’Alzheimer. Ce chiffre passe à 23 % pour le risque de déclin cognitif lié à l’âge. Car « notre bouche est pleine de bactéries bonnes et mauvaises. Lorsque notre hygiène dentaire fait défaut, les mauvaises bactéries peuvent s’installer dans les gencives, puis se déplacer vers le cerveau et participer à la neurodégénérescence. »

Une bactérie, deux effets

Auteur principal de l’étude, le Dr Sam Asher reste prudent sur les conclusions à tirer et préfère n’avancer aucune certitude sur le lien de cause à effet entre les bactéries et le déclin cognitif. « Dire qu’une mauvaise hygiène bucco-dentaire est totalement responsable de la démence n’est pas encore certain », argue-t-il, même si des travaux antérieurs aux siens ont mis en évidence la responsabilité de la bactérie Fusobacterium nucleatum dans les maladies parodontales et l’accentuation des symptômes d’Alzheimer. Conclusion, pour garder le sourire, mieux vaut continuer à bien se brosser les dents trois fois par jour…