La pollution de l’air pourrait provoquer des crises cardiaques, non mortelles. C’est le résultat d’une étude parue dans la revue Environmental Health Perspectives.
Ce n’est pas tant l’ozone ou d’autres gaz émis dans l’atmosphère qui sont incriminés mais les particules ultrafines. Si fines -moins de 10 microns- qu’elles arrivent à se loger dans les alvéoles pulmonaires. Puis passent dans la circulation sanguine, entraînent des réactions néfastes, avec une augmentation de l’agrégation des plaquettes et de la coagulation du sang. Avec le risque qu’un caillot bloque une artère du cœur, déclenchant ainsi un infarctus. “Les minuscules particules de la pollution de l'air peuvent jouer un rôle dans les maladies cardiaques graves. C'est particulièrement vrai dans les premières heures d'exposition”, précise Kai Chen, professeur adjoint à l'école de santé publique de Yale (Etats-Unis), et auteur de l’étude.
Des décès prématurés
Un constat partagé par l’OMS qui avance ces chiffres vertigineux : 4,2 millions de personnes seraient mortes prématurément dans le monde à cause de la pollution atmosphériques dans les zones urbaines et rurales en 2016, dont 800 000 en Europe.
Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, cela n’est pas seulement à cause de complications pulmonaires : environ 58 % de ces décès résulteraient de cardiopathies ischémiques (à l'origine d'infarctus du myocarde) et d'accidents vasculaires cérébraux, notamment chez des gens fragilisés par une maladie sous-jacente comme le diabète, les problèmes pulmonaires ou l’insuffisance cardiaque. Attention aussi au bruit : il est responsable d’une augmentation du rythme cardiaque et de la sécrétion des hormones du stress (cortisol, adrénaline et noradrénaline). Là encore, les risques cardiovasculaires augmentent.
Même si aucune étude ne démontre actuellement les effets additionnels entre la pollution de l'air et la pollution sonore, tout porte à croire qu'elles auraient de lourds impacts sur notre qualité et espérance de vie », ont affirmé les experts participants au dernier congrès de la Société Européenne de Cardiologie. Ces deux pollutions pourraient bien constituer un cocktail explosif pour la santé cardiaque.
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