Compte tenu de la crise sanitaire, le Syndicat National des Dermatologues a dû reporter la campagne dépistage des cancers de la peau, initialement prévue en mai. Mais il faut continuer à informer pour sauver des vies.
Selon le Ministère de la Santé, près de 80 000 cancers de la peau sont diagnostiqués chaque année en France. 70 % sont des carcinomes basocellulaires, en général de bon pronostic, parce qu'ils évoluent lentement, sans s'étendre aux autres organes. Ils se situent le plus souvent sur les zones exposées au soleil et dans 80% des cas sur le visage et le cou : ils sont ainsi facilement détectables. Les formes avancées sont plus complexes à traiter. Dans ces cas, les médecins ont parfois recours à la radiothérapie, très rarement à la chimiothérapie. Mais l’essentiel du traitement repose sur la chirurgie : elle peut avoir des conséquences inesthétiques quand le carcinome basocellulaire est de taille ou profondeur importante. C’est pourquoi il ne faut pas attendre pour consulter. Néanmoins le pronostic vital est rarement engagé.
Des cancers évitables
Moins fréquents, les carcinomes épidermoïdes (ou spinocellulaires) surviennent sur les mêmes zones cutanées, mais ils se montrent plus rapidement évolutifs. Ils se forment le plus souvent sur une petite lésion croûteuse – appelée kératose actinique- de quelques millimètres de diamètre, rouge ou brune. En l’absence prolongée de traitement, ces cancers peuvent s’étendre aux ganglions lymphatiques voisins et faciliter ainsi la dissémination de métastases. Mais diagnostiqués tôt, ils guérissent dans plus de 90% des cas. Les plus redoutés : les mélanomes. Ils représentent environ 10 % des cancers de la peau avec, en 2017 en France, 15 404 nouveaux cas et 1 783 décès. Ils peuvent apparaître sur une peau saine ou se développer sur un grain de beauté. Le taux de guérison est élevé si le mélanome est dépisté puis traité de façon précoce par la chirurgie. Pour les formes plus évoluées, notamment celles qui s’accompagnent de métastases, le pronostic est plus sombre mais il s’est nettement amélioré grâce à l’arrivée de nouveaux traitements immunologiques. Point positif : la plupart des cancers de la peau sont évitables. Certes, certaines caractéristiques individuelles augmentent le risque mais deux tiers d’entre eux seraient la conséquence directe d’une exposition trop importante au soleil. A quelques semaines des vacances d’été, il ne faut pas l’oublier !