Le vaccin contre les HPV entre au collège

À partir de la rentrée scolaire 2023-2024, les collégiens, en classe de 5e, pourront se faire vacciner gratuitement afin d’acquérir une meilleure protection contre les papillomavirus humains (HPV).

Il existe plus de 200 types de papillomavirus, dont certains peuvent infecter les organes génitaux (peau et muqueuses) des hommes et des femmes. 80 à 90% des Français sont exposés, au moins une fois dans leur vie, à ces virus. « Le corps parvient souvent à les éliminer, et les femmes mieux que les hommes grâce à une immunité plus opérationnelle au niveau des muqueuses », souligne le Dr Pierre Bakhache, pédiatre, expert national INFOVAC, membre de l’AFPA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire). Mais dans 10% des cas, l’infection à HPV persiste, avec deux risques majeurs. « Ce sont d’abord, pour les deux sexes, les verrues génitales : les crêtes de coq ou les condylomes acuminés. Des lésions génitales ou périanales qui touchent 100 000 personnes (50 000 dans chaque sexe) chaque année en France et qui ont impact psychologique fort. Ces verrues sont inesthétiques, mal placées et il faut les brûler au laser », explique le Dr Bakhache.

Pas d’effets secondaires majeurs

Le second risque, c’est le cancer. Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont liés aux HPV. Avec huit localisations: le col de l’utérus (44% des cas), l’anus (24%), l’oropharynx (22%), la vulve, le vagin, la cavité orale, le larynx et le pénis. Seul le cancer du col de l’utérus bénéficie d’un programme de dépistage. Mais pas les autres qui peuvent donc être diagnostiqués tardivement. D’où l’intérêt de vacciner les jeunes, avant qu’ils n’entrent en contact avec ces virus. « La vaccination prévient jusqu’à 90 % des infections HPV à l’origine des cancers. Elle est recommandée pour toutes les filles et tous les garçons âgés de 11 à 19 ans révolus, donc 20 ans moins 1 jour. C’est dans cette tranche d’âge qu’on doit se faire vacciner pour être remboursé par la Sécurité sociale. Seuls les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes peuvent être vaccinés jusqu’à 26 ans en étant remboursés », précise le Dr Bakhache. Les effets indésirables les plus fréquents sont des réactions locales au point d’injection, parfois de la fièvre, rarement des malaises vagaux dus à l’injection mais pas au vaccin lui-même. Les dernières études, avec un recul important, ne signalent pas d’effets secondaires majeurs. En Australie et au Canada, la couverture vaccinale se situe au-dessus de 90% : les verrues génitales ont disparu dans la population vaccinée et on dénombre beaucoup moins de cancers dus au HPV.